Rendez-vous dans la véranda - Janvier 2022

Le CBD
On en entend de plus en plus parler, en bien le plus souvent.
Il est temps de faire le point sur le sujet.
 
Le CBD c’est l’abréviation du cannabidiol. C'est une molécule extraite du chanvre qu’on appelle aussi cannabis.
Contrairement au THC, molécule contenue dans la plante et considérée comme stupéfiant, le cannabidiol ne provoque pas d'effets d'euphorie, d'angoisse ou d’addiction.
Pour résumer, le THC a des effets euphorisants et le CBD a des effets apaisants.

Légalisée en France en 2017, on trouve cette substance sous différentes formes : huile, e-liquide (cigarette électronique), produits cosmétiques, capsules, pâtes, produits alimentaires, suppositoires, graines et il existe même des formats pour les animaux domestiques.

Le CBD joue un rôle de catalyseur dans l’organisme. Il apporte une réponse naturelle à la douleur, aux angoisses et à l’anxiété. Il ne les empêche pas mais il en réduit l’impact.
Les études menées depuis une quinzaine d’années ont révélé ses effets positifs sur de nombreux plans : la douleur, les inflammations, les nausées, l’angoisse, l’anxiété, les migraines, les troubles du sommeil, certaines affections mentales, le fibromyalgie, des maladies cardiovasculaires, l’épilepsie (un médicament est déjà disponible), les rhumatismes, l’arthrose, le diabète…

Le CBD est avant tout une aide pour contrer les symptômes douloureux d’origine neurologiques et il améliore la vie des patients. Considéré comme un complément alimentaire, il n’est à ce jour pas pris en charge par la sécurité sociale, ni par les mutuelles.

Des études sont en cours et la liste de ses bienfaits pourrait s’allonger au fil du temps. En tout cas la recherche médicale se poursuit et de nouveaux traitements devraient voir le jour prochainement, équivalents à l’époque de la découverte des antibiotiques. Les chercheurs se penchent notamment sur l'impact du CBD sur les rhumatismes, les suites d’infarctus, voire sur certaines cellules cancéreuses.

Depuis le 26 mars dernier, le cannabis thérapeutique est en phase de test pour trois ans. Suivie par l’Agence de Sécurité du Médicament, cette phase permettra à 3 000 patients souffrant de maladies graves d’accéder à des produits dérivés du cannabis pour en évaluer l’efficacité.
 
Attention cependant à la qualité du produit acheté. S’il est surveillé et tracé dans les circuits pharmaceutiques, ce n’est pas le cas des magasins spécialisés ou sur internet.  

Il n’y a à ce jour aucune exigence sur la qualité du CBD vendu. Il faut donc être vigilant. On peut par exemple se renseigner sur le cahier des charges des producteurs et des vendeurs avant d’acheter. Celui-ci doit être facilement accessible sur les sites ou sur demande. Il faut aussi privilégier les structures qui effectuent des contrôles réguliers de leurs produits et vérifier qu’ils ne contiennent pas d’additifs.
Mais là aussi il peut y avoir des fraude

Il y a un flou juridique autour du CBD. 

En France, la loi n’autorise pas la commercialisation, mais ne l’interdit pas non plus ! Depuis 2020 la cour de justice de l’Union Européenne a estimé que la France ne pouvait pas interdire la libre circulation de CBD, puisqu’il n’est pas considéré comme un stupéfiant.

Aujourd’hui on compte près de 400 boutiques sur l’hexagone et elles se fournissent à l’étranger.
Pourtant, la France avec 20 000 hectares dédiés au chanvre, est le premier producteur industriel en Europe. Mais un arrêté français de 1990 en limite la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle et commerciale aux seules fibres et graines. Ce qui veut dire que l’exploitation des fleurs et des feuilles est interdite. On l’utilise donc à ce jour pour le textile, l’isolation ou le papier mais pas pour la consommation.

Impossible donc à ce jour de permettre aux agriculteurs français de cultiver et vendre toute la plante riche en CBD et ainsi développer ce marché.