Le chou vert :
« Salut chou fleur ! Toujours aussi palot ? !»
Le chou fleur :
« Ouais, bah tu peux rire, c’est que j’aime pas le soleil moi, il va me
faire attraper la jaunisse ! Mais tu peux te moquer, je te trouve un peu
paumé ces derniers temps. »
Le chou vert :
« Que veux-tu que j’y fasse. Avec tous ces petits jeunes qui arrivent,
j’ai du mal à tenir mon rang. As-tu vu comme chou de Bruxelles s’est fait
balayer ? Pfffffffff… je résiste mais pourtant je sais que mon tour
viendra… »
Le poireau :
« J’ai entendu votre conversation les choux, vous avez raison. Y’a plus de
respect j’vous dit… je sais bien que dans pas longtemps mes homologues vont
arriver, tout fins, mignons, le toupet bien vert, prêts à barboter dans une
vinaigrette aux fines herbes… Je suis trop filandreux à ce qu’il paraît… Ils
étaient pourtant bien contents de me trouver pour baigner dans leurs soupes…
Allez, on va pas se prendre le chou, mais quelle ingratitude quand
même ! ».
L’oignon :
« Moi, on me garde dans un coin toute l’année, mais je sais que je vais
bientôt être relégué au fin fond des étals, pour laisser la place aux petits
grelots qui n’arrêtent pas de se moquer de mon ventre rond et de ma grosse
peau… »
Le chou rouge :
« Eh !! 22 !!! Les aubergines arrivent !! Si si, elles
viennent tout droit d’Espagne, je les ai vues de mes yeux vues !! »
Le chou fleur :
« Tu m’étonnes pas. Chaque année c’est la même histoire… ils viennent nous
envahir ces espagnols. Z’avez vu les p’tits pois ? Des grosses cosses pour
la gloriole mais rien dans l’ventre ! »
La tomate : « Pas de racisme entre nous voyons ! Regardez-moi,
je suis là et bien française ! »
L’oignon :
« Tu parles Charles !! Une tomate française au mois d’avril ! Ah ah
ah !!! Laissez-moi rire ! Ça vient frimer sur les étals alors que ça
n’a pas plus de goût qu’un verre d’eau sans sucre !! »
La fraise : « Et dis donc le gros lard ! Moi aussi je suis
française et je te prie de croire que j’ai du goût moi môsieur ! »
L’oignon :
« Et la ramène pas toi ! T’as du goût, t’as-tu goût… parlons-en de
ton goût ! Au prix qu’ça coûte ! T’as été mise en couveuse ! Et
vas-y que j’te réchauffe, et vas-y que j’te cajole ! Bravo les économies
d’énergie ! Elle va où la planète avec des égoïstes comme
toi !! »
Le poireau :
« Ne sois pas méchant ! Si elles sont là c’est parce qu’elles sont
demandées. Les gens sont trop pressés, c’est tout. »
L’orange : « A qui le dis-tu ! Faut reconnaître qu’ils en ont un peu marre
de nos tronches, c'est ça le pépin ! »
Le chou vert :
« J’ai vu arriver les premières asperges de Loire. Quelle classe elles ont
celles-là ! Quelle ligne ! Quelle élégance ! Vraiment de belles
plantes ! »
L’oignon :
« Quel prix surtout ! Encore un légume pour nantis ! »
Le chou :
« Partis ?? Qui c’est qu’est parti ? »
L’oignon :
« Mais non, pas parti, nanti… tu deviens dur de la feuille toi dis
donc ! »