Rendez-vous dans la véranda - Octobre 2022

 Bonjour,bonjour !

Chaque jour, nous vous encourageons à faire les bons choix alimentaires pour votre santé et celle de vos proches.
Nous vous incitons à être vigilants, à bien lire les listes d'ingrédients de ce que vous achetez et nous vous conseillons de privilégier le fait maison avec des produits simples.
Mais il ne faut pas non plus que cela tourne à l'obsession au risque sinon de tomber dans l'orthorexie.

Orthorexie vient du grec "ortho" qui veut dire "correct" et "orexie" qui veut dire "appétit"

L'orthorexie est un trouble de l'alimentation, même s'il n'est pas encore considéré comme tel scientifiquement.
Une personne anorexique ou boulimique sera obsédée par la quantité d'aliment.
Une personne orthorexique sera obsédée par la qualité des aliments et sera perpétuellement en quête d'une nourriture pure, saine et bonne pour la santé et ce sans raison médicale.
Vous me direz, voilà une bonne démarche.
Oui mais pas quand cela devient source d'angoisses, avec le besoin permanent de contrôler son alimentation et de toujours être suspicieux jusqu'à l'obsession, cela peut devenir néfaste.

6% de la population française serait touchée.

A ce jour, il n'existe pas de critères diagnostics reconnus de ce trouble.
En consultation, le soignant devra évaluer le comportement de la personne, ses pensées, ses émotions vis à vis de la nourriture, l'impact que cela a dans sa vie sociale et personnelle au quotidien. Il cherchera également s'il n'y a pas d'autres troubles en parallèle comme une dépression, de l'anxiété...

Un médecin, le docteur Bratman a élaboré un test qui, même s'il ne fait pas l'unanimité dans le monde médical, peut donner des indications sur le rapport d'une personne avec son alimentation. C'est simple, il suffit de répondre par oui ou par non à ces questions :
- Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
- Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l'avance ?
- Accordez-vous plus d'importance à la valeur nutritionnelle de votre repas qu'au plaisir de le déguster?
- Avez-vous l'impression que votre qualité de vie s'est dégradée contrairement à la qualité de votre nourriture ?
- Etes-vous récemment devenu plus exigeant avec vous-même ?
- Votre amour-propre s'est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?
- Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimez au profit d'aliments "sains" ?
- Votre façon de vous nourrir vous éloigne-t-elle d'une vie sociale, de vos amis, de votre famille ?
- Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité si vous vous écartez de votre façon de manger ?
- Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?

Si vous avez répondu oui à 3 ou 4 questions vous devriez prendre un peu de recul avec votre façon de considérer votre alimentation.
Si vous avez répondu oui à la moitié du questionnaire, vous êtes peut-être orthorexique et il est temps d'en parler avec un professionnel de santé.

La découverte de ce trouble alimentaire est assez récente et on pense qu'il est lié à l'inquiétude latente face aux différents scandales que nous avons vécus, à tous ces aliments qui sont rappelés, etc...
Même si parfois la personne subit des troubles alimentaires excessifs, ils sont souvent sans danger pour la santé. Mais poussé à l'extrême, ce désordre peut avoir des conséquences sur l'organisme et l'esprit, générant malnutrition et isolement social.

Il n'est pas facile de déceler ce comportement et il y a très peu de statistiques sur le sujet. Il touche aussi bien les hommes que les femmes et principalement les personnes ayant un poids élevé, souffrant d'autres troubles alimentaires ou bien encore qui surveillent leur ligne et mangent bio. Elles sont encouragées à manger sain mais parfois elles dérapent et ce besoin de nourriture saine tourne à l'obsession et pourrit la vie. Cela devient une véritable souffrance au quotidien.
Une évaluation médicale complète, un suivi médical et nutritionnel, une psychothérapie et dans certains cas une médication peuvent apporter des solutions. Il est donc important d'en parler avec son médecin.