Quand on remplace le lait de vache !
Un verre de lait de vache produit près
de trois fois plus de gaz à effet de serre que n’importe quel lait
d’origine végétale.
Les « laits végétaux » :
Ils ne sont pas la panacée et ont, eux
aussi, des inconvénients écologiques. Une enquête du Guardian sur
le lien entre l’industrie des amandes en Californie et un nombre
record de 50 milliards d’abeilles décédées a créé un véritable
buzz dans le monde anglophone. Du coup, on n’a plus trop envie de
boire du lait d’amandes… mais que boire à la place ?
Lorsque l’on choisit son lait
végétal, il est évidemment important de vérifier s’il est
cultivé biologiquement mais il est important aussi de voir si la
culture affecte les personnes et les habitats de la région, si
l’empreinte carbone et l’utilisation de l’eau ne sont pas
exagérées. The Guardian a mené l’enquête et donne les cartes
d’identité des différents laits végétaux.
Le lait de coco
La noix de coco a la réputation d’être
exotique et saine, mais pour les régions pauvres des Philippines, de
l’Indonésie et de l’Inde, où les cueilleurs sont souvent payés
moins d’un dollar par jour, les palmeraies ne sont pas un paradis…
Les cocotiers ne poussant que dans les
climats tropicaux, la pression pour répondre à la demande mondiale
entraîne l’exploitation des travailleurs et la destruction des
forêts tropicales. Selon une enquête du New York Times, entre 2007
et 2014, les forêts tropicales d’Indonésie ont été détruites
au rythme de 1,2 hectare par minute pour faire place à des
cocotiers. Pour éviter de soutenir des pratiques non durables,
choisissez des produits à base de noix de coco certifiés équitables
!
Le lait d’amande
Bien que les amandiers prennent moins
de terres que les autres cultures de lait alternatif, les impacts
négatifs de la culture des amandiers aux États-Unis l'entachent
énormément. Concentrés presque entièrement dans la vallée aride
de Californie centrale, les amandiers couvrent une région de deux
fois la taille de la Belgique.
Les amandes nécessiteraient plus d’eau
que toute autre alternative laitière, consommant 130 litres d’eau
pour produire un seul verre de lait d’amande… Double problème :
de manière générale c’est beaucoup trop d’eau gaspillée et de
manière spécifique, dans les contrées arides de Californie, c’est
un non-sens total.
De plus, aux États-Unis, près de 70%
des abeilles commerciales sont utilisées chaque printemps pour
polliniser les amandes. L’année dernière, un nombre record –
plus d’un tiers d’entre eux – est mort à la fin de la saison
en raison de la pression et d’autres menaces environnementales.
Le lait de riz
Le lait de riz est souvent venté comme
alternative laitière peu coûteuse et est largement disponible mais
il offre peu de bénéfices nutritionnels et environnementaux par
rapport à d’autres choix.
Le riz est un grand gaspilleur d’eau
et il produit plus d’émissions de gaz à effet de serre que tout
autre lait végétal. Les bactéries qui se multiplient dans les
rizières émettent du méthane et de grandes quantités d’engrais
polluent les cours d’eau…
Le lait de noisettes
Pour ceux qui aiment le goût du lait
d’amande mais préfèrent minimiser leur impact écologique, le
lait de noisette semble être une bonne alternative. Comme toutes les
noix, les noisettes poussent sur les arbres qui extraient le CO2 de
l’atmosphère et aident à réduire les émissions de gaz à effet
de serre plutôt que de les augmenter. Bon point.
Les noisetiers ne sont pas pollinisés
par les abeilles mais par le vent, il n’y a donc pas d’utilisation
extrême d’abeilles pour l’industrialisation de ce lait. De plus,
ils poussent dans des climats humides, comme le Pacifique nord-ouest
ou nos régions, où l’eau est moins un problème.
Le lait de chanvre et de lin
Deux laits qui sont cultivés en
relativement petites quantités dans l’hémisphère nord, ce qui
les rend plus respectueux de l’environnement par rapport à une
industrialisation ou aux monocultures. Les deux plantes produisent
des graines qui donnent un lait riche en protéines et en graisses
saines. Mais attention, si elles ont du succès, leurs bénéfices
risquent d’être anéantis par l’industrialisation.
Le lait de soja
Selon l’étude d’Oxford, le lait de
soja est le grand gagnant sur l’échelle de durabilité. C’est
d’ailleurs le seul lait végétal qui offre une teneur en protéines
comparable à celle des produits laitiers. Sa teneur en hormones
similaires aux hormones humaines a longtemps fait peur mais les
études montrent qu’il faudrait s’en nourrir presque
exclusivement pour avoir un quelconque effet sur notre santé. Des
études récentes ont même constaté qu’une quantité modérée de
soja est saine, en particulier pour les femmes.
Le principal inconvénient
environnemental est la culture massive de cette légumineuse dans le
monde entier pour nourrir le bétail pour la production de viande et
de produits laitiers. De vastes étendues de forêt tropicale en
Amazonie ont été brûlées pour faire place à des fermes de soja.
Lisez donc à l’arrière de votre cubi de lait de soja pour voir où
a été produit le soja utilisé dans ce lait !
Une chose est sûre pour les experts,
toutes les alternatives au lait de vache sont meilleures pour
l’environnement puisque un verre de lait de vache émet près de
trois fois plus de gaz à effet de serre et qu’il consomme neuf
fois plus de terres que n’importe quelle alternative.
Enquête faite par la rtbf
Bonne semaine !
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