Des cours pour devenir « adulte » ?
Photo de la rtbf
Et oui ! Paraît-il que cela
existe aujourd'hui aux États-Unis. Le constat ne se fait pas que
là-bas mais aussi dans le monde occidental.
Combien de jeunes savent faire un
calcul intégral mais ne savent pas comment faire une lessive !
Constat ridicule ? Du tout !
L’université de Berkeley s’est
rendu compte du manque d’apprentissage "des choses de la vie"
de la part de ses étudiants. Des choses qui paraissent simples
pour les parents mais qui sont encore obscures pour ces derniers. On
ne parle pas uniquement de lessive mais de choses parfois plus
évoluées comme remplir sa déclaration d’impôts, faire un
emprunt à la banque, comprendre le système politique du pays, etc…
Des connaissances que les parents ont apprises bien plus jeunes et
qui paraissent aujourd’hui l’apanage d’un « vrai
adulte »
On sait peut-être envoyer 12 messages
en même temps dans 5 conversations différentes et sur 3
applications distinctes, mais on ne sait pas faire tenir une plante
plus de 2 semaines.
Aux Etats-Unis, de nombreuses écoles
secondaires proposent un cours de citoyenneté générique appelé
« Home economics » dans lequel les adolescents apprennent
le b.a.-ba de la vie indépendante. Comment cuisiner, gérer un
budget, organiser les tâches ménagères, remplir un chéquier.
Un enseignement qui a,
outre-atlantique, une réputation de cours pour « jeunes
demoiselles bonnes à marier » et qui a, du coup, de moins en
moins de succès auprès des jeunes. Dommage, avec une
meilleure communication sur ces cours, ils pourraient pourtant aider
bien des jeunes à entrer dans la vie active en sachant où ils
mettent les pieds.
Une forme d'éducation que l'on rencontre
aujourd'hui, ce sont les parents « hélicoptères ». Ils
sont là pour soutenir leurs enfants quand ils ont un problème, les
pousser à réussir leurs études ou leurs projets plutôt que les
armer des connaissances dont ils ont besoin pour vivre de manière
autonome. Ce type de parents serait plus intéressé par couver leurs
enfants et les rendre heureux à court terme plutôt que leur
transmettre les connaissances de la "vraie vie".
Peut-être que l’existence d’internet
leur fait penser que toutes les informations nécessaires pour savoir
faire la lessive sont trouvables sur Google. Mais est-ce que les
enfants/ado/adolescents vont réellement chercher cela sur internet ?
Quelle que soit l’origine de ce
manque de connaissances sur la vie autonome, le fait est que les
nouvelles générations se sentent perdues face au fait d’être
adulte.
C’est dans ce contexte que l’université Berkeley propose des cours hebdomadaires de 1 h 30 sur 12 semaines pour
apprendre les 'basics' de la vie d’adulte. L’initiative vient de
deux étudiantes Belle Lau et Jenny Zhou qui se sont rendu compte des
difficultés de vivre seules et des lacunes dans leur éducation.
"Nous sommes jetés dans ce monde et n’avons aucune idée de
ce que nous sommes censés faire", a déclaré Lau.
La classe est un cours géré par les
étudiants dans le cadre du programme DeCal (Democratic Education at
Cal) de l’Université. Dans le programme, les étudiants peuvent
créer et animer leurs propres cours sur des sujets qui ne sont pas
nécessairement couverts dans les cours traditionnels de
l’université. Le cours se concentre sur des compétences telles
que la gestion du temps, la mise en place d’un budget, la forme
physique, la nutrition et les relations (amoureuses, amicales, de
travail). Zhou et Lau font appel à des experts extérieurs pour
enseigner aux étudiants ces compétences de la vie quotidienne.
L’idée peut paraître géniale et
hyper pratique mais ce n’est pas le cas de beaucoup d’étudiants
à Berkeley puisque le cours ne compte que 200 élèves. Sur les
42.000 inscrits à l’université californienne, ce n’est pas un
franc succès.
Par contre, cela a inspiré différentes
régions des Etats-Unis puisque, à Portland, il existe une véritable
école pour adultes, qui propose des cours sur tout, de la résolution
de conflits à comment se faire des amis.
Que penser d’un cours pareil dispensé
dans nos universités belges ou ailleurs ? Cela aurait-il du succès
? Probablement. Cela serait-il accepté dans les hautes sphères de
décision ?
Bonne semaine !
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