Bonjour la maisonnée !
Erreurs à ne pas faire avec des
conserves !
On peut les acheter !
On peut les faire soi-même !
Toutefois, Anne-Marie Desbiens,
chimiste, fait la liste des pièges à éviter pour ne pas être
malade
Erreur 1 : des conserves avec une
longue liste
Pour choisir la bonne conserve, il faut
prêter attention à la liste d’aliments qui la compose. "La
différence entre une marque et une autre réside dans la recette.
Privilégiez une liste d'ingrédients simples, similaires à ce que
vous dresseriez à la maison. Les conserves ne doivent pas avoir
d'agent de conservation dans la liste d'ingrédients, car le
traitement de chaleur est suffisant pour garantir leur innocuité"
Erreur 2 : ouvrir une conserve bombée
"Le bombage des conserves indique
une fermentation donc une contamination. Dans ce cas, le produit ne
doit pas être consommé"
Erreur 3 : des conserves maison pas
assez chauffées
Avant d’effectuer sa propre conserve,
il faut diviser les aliments en deux catégories : les acides et les
peu acides, qui ont un mode de mise en conserve très différent. Les
pots d’aliments acides (pH > 4,6) doivent être immergés dans
l’eau bouillante (pour atteindre les 100 °c), dans une casserole
avec couvercle fermé.
Les pots d’aliments peu acides, (pH <
4,6), "plus vulnérables aux attaques de micro-organismes"
doivent être chauffés à très haute température pour "s’assurer
de détruire toute trace de vie." L’outil approprié sera donc
un autoclave sous pression (on atteint jusqu’à 116 °c).
Qu’est-ce-qu’on risque ? "L’ennemi
numéro 1 des conserves est la bactérie Clostridium botulinum".
En milieu de faible acidité et sans air, un bocal scellé favorise
le développement de cette bactérie mortelle (elle sécrète une
toxine paralysante pouvant causer la mort), surtout lorsqu’il est
entreposé longtemps à température ambiante.
Les boîtes de conserves artisanales
(légume, poisson, viande, volaille), peuvent être propices à la
croissance de cette bactérie si leur traitement thermique est mal
fait. De plus, selon l’Eufic, elles ne possèdent pas de
conservateurs qui "stoppent la croissance des micro-organismes
(bactérie, levures, moisissures)." Sans les nitrates et les
nitrites (sels de sodium et de potassium) (E249-252) employés dans
la préparation des viandes comme le jambon ou les saucisses de
Francfort, la bactérie Clostridium botulinum, qui est hautement
pathogène, a plus de risques de croître."
Que faire ? Un traitement de chaleur
bien exécuté détruit tout, incluant les spores de Clostridium
botulinum qui sont les plus résistants à la chaleur. "Nul
besoin de nitrites quand une conserve est bien faite", précise
la chimiste.
Nb : En industrie, tout étant calculé
extrêmement précisément, une contamination est beaucoup plus rare.
Erreur 4 : croire au son "poc"
Après son traitement thermique, quand
la conserve refroidit, celle-ci émet le son "poc".
Contrairement à la croyance populaire, ce son ne signifie pas la stérilité, mais l’étanchéité.
Pourquoi le son se fait-il entendre ?
"Lorsque le contenu refroidit, un vide qui aspire le couvercle
et produit le bruit se créer. La stérilité de la conserve vient du
traitement de chaleur et non de l’étanchéité. La conserve doit
cependant être étanche, pour éviter qu’elle ne se contamine et
perde alors sa stérilité!"
Erreur 5 : mélanger plusieurs tailles
d’aliments
Quand on fait soi-même sa conserve,
"il faut couper ou choisir des aliments de taille similaire".
Pourquoi ? Des morceaux plus gros
nécessiteront un temps de traitement thermique plus grand !
Il ne faut pas non plus mélanger
plusieurs aliments dans le même pot. "Les mélanges pourraient
changer l’acidité et donc le traitement thermique ! ". "Le
temps de chauffage n’est pas le même pour tous les aliments."
Erreur 6 : remplacer les surgelés par
des conserves
Même si elles sont très pratiques,
les conserves "ne sont pas nécessairement le meilleur moyen de
conservation"
Pourquoi les conserves sont moins bien
? "Le traitement de la chaleur est si important que la plupart
des vitamines sont détruites, ce qui diminue la valeur nutritive de
l'aliment." La congélation a l'avantage de mieux préserver les
qualités de l'aliment, mais la durée de conservation est plus courte
que les conserves.
Erreur 7 : négliger les risques de
contamination
Si vous voulez vous lancer dans la
confection de conserves maison, "Il faut absolument suivre une
recette de source fiable", insiste la chimiste.
Pourquoi ? "La conserve est un art
qui peut être dangereux si le traitement thermique n’est pas bon."
Car si votre bonne vieille méthode a toujours fonctionné, c’est
peut-être parce que vous avez été chanceux, mais vous n’êtes
pas à l’abri d’une contamination future", précise la
spécialiste.
Erreur 8 : ne pas regarder le taux de
sel
"Les boîtes de conserves ou
bocaux de verre sont riches en sel du fait de leur mode de
préparation. On compte ainsi entre 2 et 3 grammes de sodium par
boîte classique".
Pourquoi ajoute-t-on du sel ? "L’ajout
de sel sous la forme de saumure (solution aqueuse) fait partie du
processus de conservation, ce qui augmente inévitablement la teneur
en sodium. Les fabricants recherchent les moyens de réduire la
teneur en sel des produits en conserve", peut-on également lire
sur le site de l’Eufic (Conseil européen d’information sur
l’alimentation).
Qu’est ce qui pose problème ? La
surconsommation de sel provoque de l’hypertension. Or, celle-ci
accélère la survenue de troubles cardiaques, car elle met le cœur
et les artères à rude épreuve.
Bonne semaine !