Abordons aujourd’hui un autre aspect de la
panification.
Quand on essaie de se rapprocher le plus possible du travail bien fait, il est inévitable que certaines manœuvres ou étapes nous paraissent compliquées et on peut se demander si elles sont nécessaires, voire indispensables.
Quand on essaie de se rapprocher le plus possible du travail bien fait, il est inévitable que certaines manœuvres ou étapes nous paraissent compliquées et on peut se demander si elles sont nécessaires, voire indispensables.
Est-ce bien nécessaire ?
Si on est ouvrier artisan en boulangerie
oui, bien évidemment. Mais nous, dans notre cuisine, devons-nous nous rapprocher
le plus possible de ces gestes, de ces étapes ? Nous sommes envahis par
des appareils qui font tout à notre place mais le temps que prend le simple
geste ou encore celui d’une étape est
parfois incontournable.
Alors essayons de comprendre ces termes un
tantinet barbares.
Le frasage :
C’est le mélange de la farine et de l’eau.
La farine s’hydrate.
La pâte se forme de manière grossière.
La farine s’hydrate.
La pâte se forme de manière grossière.
Une autolyse ou repos :
L’autolyse permet d’assouplir le gluten et
de modifier la texture des pâtes, hors fermentation, par l’action naturelle des
enzymes contenus dans la farine ; sans adjonction de levure ou de levain.
Donc on l’aura compris : on pétrit
très brièvement le frasage que l’on vient d’effectuer.
Durée d’une autolyse de 20 à 30 minutes
maximum.
Est-ce nécessaire ?
Oui
Pour les farines dites de force, je cite
la Manitoba, la farine de Gruau, possédant un taux de protéines très élevé. Elles
demandent généralement un temps de fermentation assez long.
Exemple : le panettone
Pour réduire le temps du pétrissage à
proprement parler.
Oui et non
Pour nos farines traditionnelles, c’est un
choix personnel. Je pratique l’autolyse avec les farines complètes mais je ne
dépasse jamais 20 minutes.
Le pétrissage à proprement parler
A la main : prend le double de temps
Au robot avec lames : ce n’est pas
vraiment leur rôle, mais certains robots donnent un résultat satisfaisant mais ne
comptez pas faire de grandes fournées.
Au pétrin crochet : c’est l’ustensile
qui équipe le plus de robots mais qui donne un résultat moyen car la pâte
s’enroule autour et donc ne pétrit pas comme il se doit.
Au pétrin spirale : c’est le pétrin
qui se rapproche le plus des pétrins des professionnels, il fend la pâte.
Au pétrin d’une machine à pain : ce
pétrin donne d’excellents résultats sur la pâte par comparaison à un pétrin
crochet
Le pétrissage a pour but de malaxer tous
les ingrédients afin d’obtenir une pâte homogène, souple, lisse, consistante et
facile à manier.
La qualité du pétrissage conditionnera la
qualité de votre pain.
Si on pétrit trop peu, on ne développe pas
le réseau glutineux ; la pâte se déchire, elle est très grossière pour dire
les choses simplement.
Si on pétrit trop, on surchauffe la pâte et
on casse le réseau glutineux ; la pâte se met à coller anormalement d’où
l’importance de connaître la température de votre pâte. Quand elle se situe
entre 25 et 30°C, on est dans le bon.
Votre pétrissage va dépendre également de
la farine employée. Si vous employez de la farine de froment T65 pour ne citer
qu’elle, vous ne pourrez pas comparer le résultat avec celui obtenu avec un
froment T150. L’une est raffinée et l’autre intégrale.
C’est d’autant plus significatif quand vous
pétrissez des farines non panifiables.
Votre pétrissage va dépendre également de
votre hydratation. Il existe trois sortes d’hydratation en boulangerie, je vous
les nomme :
La pâte douce
Taux d’hydratation : 65 à
70 %
. Pour des pains
rustiques
. Pointage long et apprêt
court
La pâte batarde
Taux d’hydratation : 60 à
65 %
. Pour la pain dit
français et les pains spéciaux
La pâte ferme
Taux d’hydratation : 59 à
61 %
. Pour certains pains
spéciaux
. Pour la pousse contrôlée
de plus de 48h
. Pain à mie serrée,
alvéoles régulières, croûte épaisse et terne
. Utilisation d’additifs
On peut lire çà et là qu’on arrive à faire
du pain sans pétrissage mais pour l’avoir fait, je vous assure qu’il est vrai
que le côté « fun » existe, mais pour obtenir le résultat souhaité, il
vous faudra pas mal de temps et finalement autant de manipulations. C’est une
manière de travailler qui vient des USA et je voudrais encore préciser que
c’est toujours avec des farines blanches et absolument pas avec les nôtres.
Personnellement, je suis attachée aux
méthodes anciennes et artisanales.
A chaque fois que vous ferez un pain, votre
pétrissage vous renseignera sur la qualité de votre farine et sur le résultat
que vous obtiendrez et vous évoluerez avec lui.
un pétrissage de farine intégrale
Le pointage, notre première levée
Etape importante qui est souvent zappée ou
confondue avec l’apprêt (2ème levée).
Dès la fin du pétrissage, le pointage
commence. On va ranger sa pâte dans un contenant, de préférence fermé ou
protégé.
Le temps du pointage est souvent donné par
l’explication « doublement de la pâte ». Il doit permettre de
fabriquer le fameux Co2 mais il aura un rôle important sur la consistance de la
pâte.
Ce pointage va dépendre de la température
de la pâte et de celle de l'endroit où vous la rangez. Il dépendra également de la quantité
et de la qualité du ferment employé. Il sera conditionné par l’apport éventuel
d’améliorants. Vous l’aurez compris : il va dépendre de votre farine
également.
Que va-t-il faire encore ?
Il va permettre une ténacité de la pâte qui
va améliorer sa tolérance.
Ce qui veut dire : l’acidité développée
lors de la fermentation et qui est favorisée par le phénomène de masse, va agir
sur le gluten et ce dernier va se contracter.
Il va permettre de développer des arômes.
La fermentation en masse favorise une production d’alcool et donc l'apparition
d’arômes volatiles. Tous ces arômes participent au goût final du pain.
Il va permettre de mieux conserver les
produits qui constituent le pain
Il va permettre une mie alvéolée
irrégulière avec une texture plus agréable.
On peut pratiquer le pointage en masse. On
n’y fait plus rien, on range et on attend.
On peut pratiquer le pointage avec rabats
intermédiaires.
pointage commencé à t° ambiante
Le pointage retardé
C’est poursuivre le pointage au frigo, sous
contenant fermé, à une température de 6°C et pas moins.
Je conseille de laisser le pointage à
température ambiante dans un premier temps et de le ranger au frigo par la
suite jusqu’au lendemain.
Pour le temps : à température ambiante
2h voire 3 mais pas plus et au frigo : 24
h
Le pointage continuera mais lentement mais
gagnera en arômes.
Si votre pointage est déjà avancé par la
température ambiante, vous serez amenée à réduire le temps de passage au frigo.
La division et le boulage
C’est l’étape qui suit le pointage et qui
ne prend pas beaucoup de temps. Elle précède la détente.
C’est le moment où on divise sa pâte si on
souhaite en 2 ou plusieurs pains.
Dans tous les cas, on farine très
légèrement son plan de travail, on décolle légèrement la pâte tout le long avec
un peu de farine ou pas et on retourne sur le plan. On referme sur elle-même
cette pâte « très vivante » pour ne pas l’abîmer. On coupe à ce
moment-là et on pèse.
On boule en tournant la pâte sur elle-même
sans la bousculer en la lissant du mieux qu’on peut et ainsi on la prépare déjà
au façonnage. On arrive tout naturellement à...
La détente
Les pâtons sont protégés et on les laisse
se détendre pendant 10 minutes par exemple.
Pourquoi ? Une pâte qui vient de
pointer est nerveuse et donc en pratiquant ce temps de repos, on laisse la pâte
se détendre. On aura l’occasion de voir comment la pâte se comporte et si elle
aura besoin de plusieurs rabats pour lui donner un peu plus de corps.
Merci pour ces explications Mireille !
RépondreSupprimerDe rien Sand Nini , quand on sait autant partager
SupprimerJe ne comprends pas, tu ne parles pasdu dégazage ?
RépondreSupprimerJe le fais quand ma pâte a doublé de volume puis je fais mon pâton que je dispose dans un moule pour une 2ème levée avant cuisson
Est-ce bon?
Merci
Je n'y suis pas encore Raybane, c'est la première partie que tu lis. J'ai divisé en deux mon travail.
SupprimerMais c'est bon ce que tu fais. Sois douce avec des manœuvres, sans force car parfois il n'en faut pas de trop.
Merci Mireille
RépondreSupprimerDe rien Raybane, je suis là si tu as besoin!♥
Supprimerjamais je ne pourrais faire ça !!!
RépondreSupprimerou alors ,dans une autre vie ...
merci Mireille ,je garde les infos de côté
Je ne veux pas lire cela Jelawy. Tu sais le faire et tu peux le faire! Mettre sur le côté, ce n'est jamais le faire! Il faut essayer une chose et puis une autre.
SupprimerJ'ai appris toute seule en faisant souvent des pavés dignes de ce nom et puis j'ai écrit et encore écrit puis on aide et aidant on continue à apprendre. Et puis un jour, on sait que l'on ne sait pas tout mais déjà un peu plus qu'avant!
Quoi qu'il arrive, je suis là à tes côtés
Je me souviens de ce qu'écrivait Dog au tout début, de Bibi, d'Estelle et de toutes celles qui croyaient ne pas pouvoir y arriver....
Je confirme et maintenant, grâce à ton aide et tes conseils, mes levains d'orge et T150 dorment sagement au frigo en attendant que je les réveille.
SupprimerJ'ai fait le week-end dernier un pain avec un levain qui datait de fin août : superbe !
Je suis d acc avec Mireille jelawy ..au début je tâtonnait..mais Mireille était la et maintenant terminé pour moi les pains a la levure !! C est tellement meilleure ..mon mari ne va plus jamais acheter de pains et je m amélioré de fournée en fournée auj j ai réussi un pain a l orge mondé excellent dont je suis fière car souvent je faisait un pain GP car je trouvait le pain pl trop dense ..allez lance toi
Supprimerpromis je m'y mets mi janvier
RépondreSupprimerquand tout le monde sera reparti , detoute façon ,je n'aurai plus que ça à faire ....☺
bonjour mireille..merci je vais surement me laisser tenter tu me donne envie... =)
RépondreSupprimerBonne décision ☺ et tu as vu hier j'ai fait un déroulé pour du pain fait à la main!
SupprimerFonce!